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Délicieux comme une madeleine

Paris au mois d'août, René Fallet

Prix Interallié 1964

Mes amis Jean-Luc et Marie-Claire aiment beaucoup René Fallet. Je n'avais encore jamais lu un de ses romans. Mais l'occasion se présenta il y a quelques semaines. On me prêta un exemplaire ancien à l'odeur exquise, aux pages jaunies et légèrement racornies par le temps qui ne s'attendait certainement plus à être feuilleté une fois encore. Je l'ai ouvert sans savoir ce que j'allais y trouver.

J'y ai rencontré un monde défunt, celui du milieu des années soixante, où la femme dite au foyer cohabitait avec un mari qui gagnait l'argent du ménage au dehors. Des époux usés par leur quelques années de vie commune mais surtout par une société conventionnelle. J'y ai fait la connaissance d'Henri Plantin, à la vie vide et sans relief, mort déjà d'une routine aliénatrice qui regarde sans espoir les pigeons sur les toits en maudissant le flot incessant des voitures qui encombrent la rue.

J'y ai croisé une robe rouge portée par une ravissante anglaise désespérée d'un amour perdu qui fait tourner la tête de notre pauvre Plantin pour son plus grand bonheur. Une bouffée de liberté dans l'univers d'Henri. Une liberté de trois semaines, le temps des vacances familiale loin de Paris, et de la durée du séjour de la merveilleuse Pat.

C'est un roman délicatement désuet qui nous replonge dans cet univers feutré d'avant 68 où déjà les ingrédients de la révolte sont en germes. Un roman annonciateur de bouleversement sociétaux auxquels peut être même pas l'auteur lui-même ne pensais encore.

Histoire d'un coup de foudre, d'un amour éphémère et éternel, témoignage d'un monde perdu (mais qui s'en plaindra?) au-delà du temps...

Un roman que je recommande et qui mit en parallèle de Néfériti dans un champ de canne à sucre donne à voir deux sociétés rythmiquement opposées mais où l'amour tombe comme la foudre sur celui qui n'avait rien demandé. Comme quoi, il n'y a bien que l'Amour qui soit une constante éternelle...

Bonus :

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