Roman déglingo
- Virginie Héber-Suffrin
- 2 juin 2018
- 2 min de lecture

Néfertiti dans un champ de canne à sucre, Philippe Jaenada
En rencontrant Philippe Jeanada au dernier salon du livre de Paris, je lui ai demandé un livre "déglingo" car je n'avais encore rien lu de lui. Il m'a conseillé son deuxième roman, me glissant que c'était l'histoire de sa rencontre avec sa femme. Cette petite phrase est restée en boucle dans ma tête tout au long de ma lecture. C'était assez perturbant parce que c'est un roman vraiment déglingo... enfin les personnages le sont.
L'histoire en elle-même est relativement banale : un homme a un coup de foudre pour une femme qui n'est pas libre mais répond néanmoins à ses avances. Après une période idyllique, elle le quitte pour retourner avec son ancien amant avec lequel elle entretient une relation passionnelle et toxique avant de revenir... puis repartir... puis... bref.
Ce sont les personnages qui sont originaux. Leurs noms : Titus et Olive, ce n'est pas courant. Titus est un gars assez normal, un peu instable sentimentalement en ça qu'il s'amuse et ne cherche pas de relation à long terme (une nuit complète est déjà un défi en soi). Titus travaille dans... je ne sais plus la pub je crois... peu importe en fait, disons qu'il est autonome financièrement. Il a un appartement et une vie assez tranquille entre ses copains du bar Le Saxo et ses conquêtes amoureuses.
Olive par contre, c'est du lourd. Elle n'a aucun tabou, ne respecte pas les conventions sociales et a un comportement qui frise la folie les trois quarts du temps (à un moment, Titus envisage quand même de l'amener en hôpital psychiatrique). On est prévenu dès le début puisque le roman débute par une phrase d'Olive : "J'aime baiser le matin, ça me tue. Tu te réveilles, tu baises, t'es morte. J'adore ça." Le ton est donné.
J'avais demandé un roman déglingo, j'ai été servie. Peut-être un peu trop déglingo pour moi. Ou plutôt pas ce genre de déglingo (Olive aime Despentes, j'aurai dû me méfier) nonobstant j'ai apprécié cette lecture même si la petite phrase qui tournait en boucle dans ma tête me projetait en permanence l'image de l'auteur en Titus aux prises d'une Olive très entreprenante. J'ai beaucoup aimé le style humoristique du récit (comme le parallèle entre les "leçons de séductions" de son oncle et la réalité vécue avec la volcanique Olive)
C'est une histoire d'amour passionnée, un coup de foudre inexplicable, une attirance irrésistible, l'histoire de l'auteur, son amour romancé. Enfin, je pense... non ? Tout est vrai ? Sérieux !? Ah oui, c'est vraiment déglingo alors...
Il va falloir que je lise d'autres romans de Phillipe Jaenada pour me faire une idée, "La serpe" (prix Femina 2017) peut-être... Auteur à suivre en tout cas!
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