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Je ne retournerai pas au lycée!


André Gide, les Faux-Monnayeurs




C'est devenu une évidence : ceux qui dans les bureaux poussiéreux ministériaux, élaborent les programmes de lycée veulent dégouter à tout jamais les enfants de la littérature, à moins qu'ils ne détestent l'une et l'autre. J'ai une hésitation, mais une chose est sûr : faire étudier les Faux-Monnayeurs à des gamins de 17 ans est une gageure.


Ma fille Ema (Terminale L) suait sang et eaux sur le pavé de près de 400 pages du prix Nobel quand je m'en suis étonnée. Je n'aurais pas dû. De Gide je n'avais encore rien lu, à peine effleuré la Pastorale dans ma jeunesse et encore, un extrait, quelques lignes... en cours de français en Première. Pas d'a priori négatif et malgré les critiques acerbes de ma tendre progéniture, je me suis lancée dans l'aventure, certaine de découvrir une pépite.


Mais... cette lecture a plus ressemblé à une traversée du désert avec un caillou dans la chaussure qu'à un festin de belles-lettres (ok j'exagère un tantinet : l'interpellation du narrateur vers le lecteur surprant agréblement) .


L'histoire débute par la fugue de Bernard Profitendieu à quelques jours de ses épreuves de bachot, quittant le giron familial au motif que son père ne serait pas son géniteur. Il se réfugie chez son ami Olivier Molinier qui le loge pour la nuit.


Olivier a deux frères, Vincent qui vit une relation apparemment moribonde avec une jeune femme et Georges son cadet.

Jusque là, ça va.

Arrive l'oncle Edouard (oncle d'Olivier), écrivain pour lequel le jeune homme voue une admiration, disons, profonde... et plus si affinité. Edouard lui semble très ému par Laura sœur de Sarah...

Là ça commence déjà à se compliquer.

Mais quand en plus des multiples personnages, s'ajoute un procédé narratif alternant récit et journal, je comprends qu'on puisse se perdre d'autant que l'histoire n'est franchement pas captivante, voire carrément ennuyeuse (j'ai dû faire une pause pendant le séjour à Saas-Fée ce qui m'a permis de découvrir La tresse, autrement plus distrayant).


Je suis quand même allée jusqu'au bout de ce pensum (il en y allait de ma réputation de mère quand même!) pour découvrir une fin de roman que je qualifierai vulgairement en "queue de poisson" et je ne peux m'empêcher de me demander : quoi? Tout ça pour ça?


Je cherche encore l'intention de l'auteur. Il doit bien y en avoir une mais là, franchement je ne vois pas.


Bon un point positif quand même : la banalisation des relations homosexuelles. Ici pas de tabous, les choses semblent naturelles. Il n'est question que d'amour et d'émotions. Rien que pour cela ça vaut le coup de le faire étudier en classe. Mais je ne suis pas certaine que ce fut la raison pour laquelle nos grands pontes ont inscrit ce roman au programme. Peu importe, à toute chose malheur est bon!


Ema : On doit lire la Princesse de Montpensier à la rentrée.

Moi : Même pas en rêve...

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