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Captivante Emilie

Emilie, Aïssa Lacheb

Salon du livre de Paris 2018 (pompeusement rebaptisé LivreParis cette année, no comment) : c'est par hasard (mais le hasard n'existe pas me direz-vous, certes...) ou par inadvertance (faudrait pas exagérer non plus...) alors par fortune (pas mal, mais pas certaine que cela se dise comme ça...) bref, pendant que je racontais ma vie et mes bêtises (pléonasme) à Julien Blanc-Gras au Diable Vauvert, l'auteur était tranquillement installé avec une pile d'Emilie devant lui (Emilie étant le titre de son dernier roman et non une créature à deux pattes de la famille des hominidés, imaginez un peu s'il y avait eût des corps entassés pêlemêles sur la table, cela aurait franchement fait désordre!). Donc forcément arriva un moment, entre deux madeleines et brownies (merci Florence) où la conversation s'engagea.

Peu attirée par la couverture de son livre qui annonce clairement la couleur (le casque allemand piqué sur une baïonnette et emberlificoté dans du barbelé ne laisse pas beaucoup de place à l'interprétation) je me suis pourtant laissée convaincre par l'auteur rémois. Ses arguments ont dû être convaincants.

En tout cas je ne le regrette pas. Il faut dire que de tous les genres de romans, celui que je ne lis pas concerne les faits de guerre. Je déteste. Ça et le foot (enfin le sport en général). Je ne pensais pas le lire aussi rapidement (j'ai dans ma PAL des livres achetés au salon en 2014 !). Mais c'est un roman court (à peine 122 pages) peu encombrant qui tranchait bien avec le pavé que je venais de finir.

C'est donc sans enthousiasme que j'ai commencé ma lecture. Mais dès les premières pages l'histoire m'a transporté dans les souvenirs d'un monde perdu. Marchant dans les pas des soldats allemands, j'ai découvert ce que fût la vie à Nauroy, village marnais aujourd'hui disparu. L'auteur invoque une histoire rapportée pour raconter une guerre trop souvent vue du côté français. Une petite fille, Emilie, muette, passe son temps auprès des soldats et dépose des fleurs et brins d'herbe sur les tombes fraîchement édifiées. Page après page, comme elle, on vit avec la soldatesque partageant le quotidien des hommes entre deux combats.

La vie y est décrite simplement, presque naïvement, comme aurait pu la décrire Emilie elle-même : une suite de petits évènements, de visages d'inconnus toujours renouvelés au grès des relèves, et un sentiment d'incompréhension face à une guerre absurde où cette enfant s'élève au rang de légende par le récit d'Aïssa Lacheb.

J'ignore si Emilie a vécue et peu importe, son roman lui existe et c'est en le lisant qu'elle prend vie

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