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Le graal de l'orateur


La septième fonction du langage, Laurent Binet, Ed. Grasset

Donc je ne suis pas linguiste, Roland Barthes sans m’être totalement inconnu (de nom) m’est assez étranger, alors pourquoi m’être lancée dans la lecture d’un pavé de presque 500 pages traitant des fonctions du langage dans une histoire se déroulant à la veille de l’élection de François Mitterrand à la présidence de la république ? oui, pourquoi ?

Parce que j’écoute trop la radio. Je ne sais plus quel animateur m’a donné envie de lire ce roman.

J’avoue avoir eu un peu de mal au début à rentrer dans l’histoire. Je n’arrivais pas à savoir dans quel genre j’étais : polar, histoire politique, philosophique… tout ça à la fois ? Je ne sais toujours pas.

Dans ce roman inclassable, donc, il est question d’un document dont on n’est pas certain de l’existence. Un document extraordinaire qui attise la convoitise et pour lequel on ira jusqu’au meurtre. Il est aussi question de sémiologie, d’un Logos club et d’un Grand Protagoras. On voyage beaucoup de Paris à Venise en passant par les Etats-Unis, on rencontre Umberto Eco, Derrida, Jakobson et bien sûr Barthes. Et on passe aussi un peu de temps avec l’équipe du futur président (je rappelle qu’on se situe en 1980) avec un aperçu des dessous de la politique.

C’est une histoire, curieux mélange des genres, qui se mérite. Il faut entrer dans la narration émaillée de références littéraires mais au fil des pages, j’ai été happée par les deux personnages principaux : Jacques Bayard, commissaire de son état, et Simon Herzog, jeune enseignant universitaire. Le tandem fonctionne bien, c’est ce qui m’a accroché. J’ai aussi apprécié l’écriture et le ton parfois moqueur (Sollers en prend pour son grade).

Prix Interallié et prix FNAC 2015, c’est un roman construit et documenté où la fiction fait oublier les quelques lourdeurs littéraires du début et que j’ai finalement apprécié.

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