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Un monde si proche...

Manuel de survie à l’usage des incapables, Thomas Gunzig

Thomas Gunzig est belge.

Tout est dit.

Décalé, drôle et grinçant, ce roman est un régal. Imaginez : un univers, vaste supermarché où les humains peuvent choisir le modèle de leurs futurs rejetons et la marque (comme ceux de l’entrée de gamme Hewlett-Packard) avec ajout de gènes animal assurant une meilleure performance. Un univers parallèle qui aurait évolué naturellement de la sorte.

Nous sommes donc dans un “univers marchand” régi par la loi de la grande distribution et ce depuis la naissance du monde. Il y a l’agent de sécurité, Jean-Jean, brave type au fond, marié à une femme qui a un gène de reptile (le Manga vert, rien à voir avec la bd), Marianne ; la caissière syndiquée (aïe, fallait pas...), Martine Laverdure, mère de quatre gangsters jeunes loups aux gènes humains (Blanc, Brun, Gris et Noir) amoureuse de Jacques Chirac Oussoumo (fallait encore moins) assistant chef de rayon primeurs.

Jean-Jean a la mission de trouver des preuves pour faire renvoyer cette abominable syndicaliste qui pointe trop lentement les articles (petit aparté : j’ai entendu hier chez Aldi une conversation qui en substance indiquait que le rythme de scan des caissière était observé par le responsable... vraiment éloigné de notre monde ce roman de science-fiction?). C’est donc sans aucun enthousiasme (c’est un brave type, je vous l’ai dit) qu’il va pointer ses caméras sur la caisse de Martine afin de surprendre sa liaison avec Jacques Chirac car évidemment il n’y a pas de place pour l’amour dans la chaine de grande distribution. C’est même formellement interdit ! Une relation amoureuse avec un de ses collègues sur son lieu de travail et c’est le renvoi.

Martine et Jacques Chirac (quel prénom !) sont convoqués par le RH en présence du chef de caisse (surnommé Mengelé) et de Jean-Jean pour leur signifier leur licenciement. Après un bref instant de chaos, notre pauvre agent de sécurité tue Martine devenant la cible de l’ire de ses quatre louveteaux qui vont le pourchasser implacablement...

L’histoire est à la fois rocambolesque et critique. La chasse à l’homme est prétexte à une peinture acerbe de notre société mais tout en légèreté, l’humour n’étant jamais loin.

L’auteur nous fait entrer en douceur dans ce monde si proche du notre. Il pose les fondamentaux dès le départ par la construction des trois premiers chapitres. On est en immersion, ne reste plus qu’à se laisser guider.

Je remercie chaleureusement les éditions du Diable VauVert (maison que je vous recommande pour la qualité de ses publications, je n'ai jamais été déçue) de m’avoir offert ce roman et de m’avoir permis de découvrir cet auteur.

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