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Cela manque de sel...

Terres de sel, Sylvie Anahory

A mi-chemin entre la saga familiale et le documentaire, ce roman de 240 pages et 373 g (c'est du lourd) situe son action à Salies de Béarn bien connu des curistes de tous poils pour ses thermes.

Tel que présenté par la quatrième de couverture, je m'attendais à une histoire relatant les aventures des différentes générations d'une famille béarnaise, dans la continuité temporelle et plus ou moins spatiale (même si on y est averti d'une incursion à Saint-Domingue venant pimenter ce récit salé).

Effectivement tout commence bien au XVIe à Salies. On s'installe dans la vie de Samson Dubarrat pendant une vingtaine de pages émaillées d'extraits de documents historiques sur la législation en vigueur concernant l'utilisation de l'eau salée de la fontaine. Puis Samson se marie, à un fils puis un autre… en vingt autres pages. On passe donc de 1587 à 1650, fin de la première partie. Les éléments de l'intrigue sont en place, on va pouvoir poursuivre…

Première surprise, la deuxième partie débute en 1788 (pour se terminer en 1795, ça s'accélère !) Ellipse de presque 130 ans. On recommence donc une nouvelle histoire avec Jacob sous la forme d'un journal en alternance avec une forme narrative classique. On est à Saint-Domingue à l'époque de la révolte des esclaves. Le récit est prenant et j'ai plus aimé ce passage dans lequel il y a moins d'étalage de connaissance (encore que le paragraphe sur les combinaisons de sangs quoique intéressant semble n'être là que pour rappeler que l'auteur connaît son sujet)

Nouvelle ellipse, on arrive à 1803… soit un saut de 8 ans, mais pourquoi ?

L'histoire se poursuit ensuite dans la continuité jusqu'à son terme (ha ha quel boute-en-train) en 1893. Ouf !

Si je salue le travail de l'auteur au niveau des recherches historiques, j'avoue ne pas avoir été conquise par ce roman plutôt décousu. Je me suis demandée à plusieurs reprises quelles étaient les intentions du romancier : quelle histoire ? Celle de la ville ? D'une famille ? Ou de quelques objets qui traversent les époques ? Les quatre ? C'est deux, voire trois, de trop. Qui court plusieurs histoires à la fois se perd en chemin (ça marche aussi bien qu'avec les lièvres).

Je regrette aussi que certain vocabulaire ait été considéré comme acquis et donc inexpliqué (et oui, chez moi dans le Nord, les « cagots » on ne voit pas très bien ce que c'est, faut dire que les Pyrénées c'est loin) et j'aurai franchement préféré qu'on m'épargne le règlement complet des bains (21 articles) dont je ne vois pas vraiment l'intérêt narratif.

Il ne reste que si vous voulez découvrir la façon dont on exploitait les eaux salées de Salies à travers les âges et revivre la révolte des esclaves futurs haïtiens, rien de tel que ce roman imparfait mais chacun sait que les cathares ne sont pas béarnais.

Je remercie Masse Critique et Babelio ainsi que les Editions Cairn pour m'avoir permis de découvrir ce roman.

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