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Pour une fois je suis d'accord....


La fille du train, Paula Hawkins

Adapté en 2016 au cinéma, je ne suis pas allée voir le film. Je voulais lire le roman éponyme avant.

Voilà, c'est fait.

Donc je me suis autorisée à regarder la bande-annonce et je ne suis pas certaine d'avoir envie de ruiner mes images mentales (ma Rachel ne ressemble pas du tout à Emily Blunt, mais alors pas du tout ! Elle tient plus de Yolande Moreau - j'adore)

Avant d'entamer sa lecture j'avais discuté avec une amie qui l'avait moyennement apprécié. Cela contrebalançait les critiques dithyrambiques que j'avais pu lire ou entendre çà et là. J'ai donc tourné la première page avec un enthousiasme un peu atténué et donc des attentes moins fortes qu'elles auraient pu l'être. Et tant mieux. Je n'en ai apprécié que mieux la lecture.

M'attendant à être déçue, je ne l'ai pas été. Ce qui prouve encore une fois que chaque lecture est une vision très personnelle à travers le prisme de son expérience.

J'ai aimé la Rachel paumée, alcoolique mais toujours curieuse et vivante, la voluptueuse Megan tout aussi paumée et torturée mais beaucoup moins vivante, et l'anxieuse Anna voleuse de mari…

Dès les premières pages, par une écriture à la première personne, j'ai ressenti de l'empathie pour cette femme fragile au bord du gouffre. Personnage qui de prime abord m'est assez éloigné (je vais très bien merci) mais dans lequel j'ai pu retrouver une manie commune : inventer des histoires aux passants pendant mes moments de désœuvrement. Rachel, femme trahie, par celui qu'elle aime toujours mais aussi par son corps qu'elle puni et sa mémoire qui lui fait défaut, est une femme déterminée à comprendre les choses, et n'hésite pas à affronter ses démons pour parvenir à la vérité. Intègre, elle est certainement la plus forte des trois.

Mais au-delà des personnages féminins, l'histoire à priori banale (une femme disparaît) pose aussi les questions très actuelles sur les rapports hommes-femmes, la manipulation (qui manipule qui au final) le harcèlement (est-ce vraiment cela, ou un désespoir mal maitrisé) et évidemment la dépendance (alcoolique ou sexuelle).

Riches dans les thèmes abordés mais aussi une écriture au service du récit. Par sa structure, au rythme de ses voyages ferroviaires quotidiens, alternant matin et soir, donne des allures épistolaires à l'écriture. Le chapitrage donne la parole à chacune des femmes mêlant poursuite linéaire de l'histoire et flash-back ce qui créé une impression de mouvement perpétuel, d'oscillation rappelant le tangage du train.

Sinon, qu'est-ce que ça raconte ?

La quatrième de couverture joue très bien son rôle (pour une fois) :

« Entre la banlieue où elle habite et Londres, Rachel prend le train deux fois par jour : à 8h04 le matin, à 17h56 le soir. Et chaque jour elle observe, lors d'un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants : Jason et Jess. Un couple qu'elle imagine parfait. Heureux, comme Rachel et son mari ont pu l'être par le passé, avant qu'il ne la trompe, avant qu'il ne la quitte. Jusqu'à ce matin où Rachel voit Jess dans son jardin avec un autre homme que Jason. La jeune femme aurait-elle une liaison ? Bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, Rachel décide d'en savoir plus. Quelques jours plus tard, elle découvre avec stupeur la photo d'un visage désormais familier à la Une des journaux : Jess a mystérieusement disparu... »

Véritable tourne-page, ce roman est tout à fait indiqué en cas d'insomnie : la nuit ne vous en paraitra que plus courte.

Lu dans le cadre du Challenge Polar du site DeslivresetSharon

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